mardi 30 décembre 2014
Un diagramme de recherche
Toujours dans le registre des travaux qui cherchent à faire le lien entre recherche classique et travaux graphiques, j'ai publié sur The Comics Grid un diagramme des différentes relations individuelles et institutionelles sous-tendant la rédaction d'un article sur Planetary.
samedi 27 décembre 2014
Outrage. T. Kitano, 2010
Comme beaucoup d'autre ensuite, j'ai regretté le tournant pris par le réalisateur avec des films comme Dolls, ou Takeshis, qui ne gardaient que la recherche formelle, en se débarrassant de récits intelligibles ou impliquant. Avec un temps réduit à consacrer au cinéma, je n'étais plus le public pour ces films-là, et je n'ai même pas vu Achille et la tortue, par exemple.
Le retour au film de Yakuza ressemblait à une double promesse: le retour du Kitano raconteur d'histoire d'une part, et le retour à une manière de faire/de consommer dont j'avais perdu trace depuis quinze ans. La première promesse est tenue, la seconde, évidemment, avait quelque chose d'absurde, sauf à supposer que Kitano considère ses expérimentations comme des erreurs, sauf à supposer qu'il veut refaire des films qu'il a déjà fait et dont il n'a eu de cesse de se détacher.
Outrage est un beau film sur un plan formel. Des plans longs et admirablement composés. Des perspectives fuyantes sur des lieux intermédiaires. Un jeu sur le son qui explore plusieurs pistes sans s'astreindre au naturalisme. Des images mémorables et une conscience nette de ses choix esthétiques, comme dans ce long plan du générique séparant un long cortège de voitures noires de Yakuzas d'un autre, plus court, sur lequel la caméra se tourne finalement pour inscrire le titre du film sur une vue aérienne parfaite d'une voiture réduite à deux dimensions. Ce que le film peut avoir de laid et de gris ne tient pas au hasard, manifestement. Il a aussi pour lui Kitano acteur, qui incarne encore les chefs-d'oeuvres qu'il a réalisés et dont la simple présence muette à l'écran suffit à rendre heureux.
Maîtrise formelle, toujours
La critique française (Le Monde, Télérama) s'émeut à la fois de la violence graphique et de l'absence d'humour. On pourrait ajouter l'absence de rythme, flagrant dans un film ponctué de fondus au noir, qui refuse systématiquement d'enchaîner les scènes et ponctue très nettement chacun de ses tournants par des scènes de trahisons calmes, longuement expliquées. Tous ces choix rendent le film assez déplaisant par endroit, mais ils ne sont pas des accidents. Ils servent au contraire une thématique bien inscrite dans le film, qu'il faudrait comparer à une broyeuse mécanique, une machine à détruire les individus de façon méthodique, sans glamour ni finalité. L'exécution froide de tous les complices d'Otomo en quelques scènes banales et là encore très espacées est en quelque sorte le contrepoint de la violence opératique de la fin du Parrain, celle que l'on retrouve aussi chez Johnny To ou dans les premiers Kitano, justement. Lorsque le film emprunte des codes visuels au genre horrifique - l'attente de la violence faite au corps, préfigurée par la présence d'instruments ne pouvant servir qu'à cela - il capte aussi une des forces de ce genre, la perspective vertigineuse de l'effacement de l'individu face à la chair.
[Charitablement, je ne dirais rien en revanche de la représentation du personnage de noir africain, d'un racisme absolument stupéfiant pour un spectateur occidental, qui n'occupe qu'une place réduite dans le film mais constitue certainement son point le plus faible]
mercredi 24 décembre 2014
dimanche 21 décembre 2014
samedi 13 décembre 2014
dimanche 7 décembre 2014
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